Alain Fuchs, ancien directeur de l’université Paris Sciences et lettres (PSL) et ancien président du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est mort, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, à l’âge de 71 ans, ont fait savoir le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et l’université PSL dans deux communiqués de presse diffusés mardi.
Né le 10 avril 1953 à Lausanne (Suisse), Alain Fuchs était professeur des universités en chimie et spécialiste en modélisation et simulations moléculaires. Il a également été directeur de recherche du CNRS avant d’en devenir président de 2010 à 2017. A sa tête, « il a réorganisé l’établissement en favorisant notamment la collaboration interdisciplinaire et le rapprochement avec les universités », détaille le communiqué du ministère.
Entre 2017 et 2024, il a exercé les fonctions de président de l’université et de la fondation PSL « contribuant en particulier à la structuration de cette jeune université, qui s’est hissée dans les premiers rangs des classements internationaux », ajoute le ministère qui « salue l’engagement majeur d’Alain Fuchs au service de la recherche et de l’enseignement supérieur français et [qui] adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances ».
Visé par une enquête administrative de l’IGESR
En 2024, l’université PSL avait atteint la 33e place du très scruté classement de Shanghaï. Conçu en 2003 par l’université chinoise Jiao-Tong, ce palmarès annuel se concentre principalement sur les travaux de recherche en sciences dures pour distinguer les 1 000 établissements les plus « performants » sur plus de 2 500 examinés dans le monde.
Lors de sa prise de fonctions en 2017, il avait défendu, dans un texte, sa conception de « l’université de demain » affirmant que sa « conviction » était que « le potentiel scientifique parisien, porté par quelques belles universités », était « comparable à celui de Londres ou de Boston ».
M. Fuchs avait quitté la direction de l’université PSL en juin 2024, en évoquant des « raisons personnelles ». Le ministère avait, à la même époque, confié à l’inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (IGESR) la tenue d’une enquête administrative à son encontre à la suite de plusieurs signalements, dont la nature n’a pas été rendue publique. Parallèlement, un signalement avait été émis au parquet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Ancien élève de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, M. Fuchs a aussi été professeur des universités, fondateur et directeur de laboratoires (laboratoire de Chimie-Physique de l’université Paris-Sud, aujourd’hui université Paris-Saclay). Le 16 octobre, il avait publié, aux éditions Hermann, un ouvrage intitulé Réinventer l’université. C’est maintenant ou jamais !
Sur X, l’université Paris-Dauphine-PSL a dit s’associer à PSL et adresser « ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches » du professeur. Alain Puisieux, le président du directoire de l’Institut Curie a aussi réagi : « J’ai appris avec tristesse la disparition du professeur Alain Fuchs. Je tenais à rendre hommage à son engagement visionnaire et sincère, écrit-il sur le site Internet de l’institut. Il a joué un rôle déterminant dans la construction de l’université (…). Grâce à cet engagement, l’université PSL est devenue un acteur incontournable de l’excellence académique, et l’Institut Curie, en tant que membre associé, y trouve aujourd’hui toute sa légitimité et sa pleine intégration. »