C’est historique : jamais dans l’histoire du football européen quatre clubs français n’avaient participé à une même campagne de Ligue des champions. Ce sera le cas cette saison après la qualification, mercredi 28 août, de Lille, aux dépens du Slavia Prague, malgré sa défaite 2-1 en République tchèque en barrage retour.
Grâce à son succès 2-0 acquis à l’aller, le club nordiste rejoint le Paris Saint-Germain, Monaco et Brest, qualifiés directement pour la plus prestigieuse compétition européenne entre clubs après avoir terminé aux trois premières places du championnat de la saison passée.
Les Dogues passent donc de justesse, presque miraculeusement au vu de la fébrilité mentale et de la pauvreté technique dont ils ont fait preuve dans la capitale tchèque, mercredi soir. Cette rencontre a débuté de la pire manière possible pour le LOSC, mené dès la cinquième minute de jeu, Christos Zafeiris ouvrant le score d’une reprise de volée avec rebond (1-0). Le match semblait prendre une tournure catastrophique pour les Lillois, leur inspirant un sentiment de déjà-vu tant ils avaient craqué mentalement lorsque la perspective de disputer la Ligue des champions se présentait à eux la saison passée.
Au bord de la rupture
Les Praguois avaient d’emblée mis une pression folle sur les hommes de Bruno Genesio, acculés, incapables de développer leur jeu collectif ni même de se dégager proprement. La maîtrise affichée au match aller à Valenciennes semblait bien loin.
Dès la trentième seconde, une perte de balle de Hakon Haraldsson près de sa propre surface aurait déjà pu être lourde de conséquences. Elle donnait le ton de ce match, avec, d’un côté, le club tchèque qui gagnait énormément de duels, procédant avec simplicité mais efficacité par de longs ballons vers ses puissants attaquants, et, de l’autre, le club français brouillon, constamment sous pression dans la bouillante Eden Arena.
Malgré l’égalisation d’Edon Zhegrova, grâce à un numéro de soliste dont il est coutumier, une frappe à ras de terre précise qui a pris à contrepied Antonin Kinsky (1-1, 77e), les Lillois n’étaient pas tirés d’affaire. Ils encaissaient un autre but quelques minutes plus tard, par Ivan Schranz (2-1, 84e), et semblaient au bord de la rupture jusqu’au coup de sifflet final.
Finalement, les Praguois ont aussi fait preuve d’une fébrilité mentale et d’une maladresse coupables en gâchant plusieurs occasions nettes qui, si elles avaient été converties, leur auraient permis d’arracher les prolongations. Danger permanent, Christos Zafeiris a ainsi touché la transversale, d’une frappe tentée au cœur de la surface lilloise (88e), lui dont le tir avait déjà heurté la barre en première période, sur coup franc (40e).
Il y eut aussi un arrêt du pied salvateur du gardien nordiste, Lucas Chevalier, devant Mojmir Chytil (90 + 1) puis un raté de Matej Jurasek (90 + 4) de la tête.
Tirage au sort jeudi à partir de 18 heures
« C’était pas glorieux, il faut dire ce qui est, a admis le défenseur belge du LOSC Thomas Meunier au micro de Canal+. C’est même plutôt terrible. En première mi-temps, peut-être un peu d’appréhension, de stress, je ne sais pas, on a refusé de jouer comme Lille l’a montré ces dernières semaines. On ne construisait pas par l’arrière, il y avait un manque de mouvement, d’agressivité. »
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Les Lillois ont souffert, mais ils peuvent souffler, ils auront droit à la musique de la Ligue des champions, ses étoiles et sa nouvelle formule : huit matchs au minimum dorénavant par club (au lieu de six) et un classement général établi sur l’ensemble des trente-six équipes pour déterminer les qualifiés pour la phase éliminatoire.
Le tirage au sort des rencontres de cette phase initiale (du 17 septembre au 29 janvier) a lieu jeudi à Monaco, à l’issue d’une cérémonie d’une trentaine de minutes qui débutera à 18 heures.